Nouvelles réformes au Programme des travailleurs étrangers temporaires
Le gouvernement du Canada a récemment mis en œuvre des changements significatifs au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), qui impacteront à la fois les travailleurs et les employeurs. À compter du 8 novembre 2024, le salaire minimum pour les travailleurs étrangers temporaires (TET) dans le volet des postes à haut salaire sera relevé de 20 % par rapport à la médiane salariale de chaque province ou territoire. Cette revalorisation implique une augmentation de 5 à 8 dollars par heure selon la province. Concrètement, au Québec, cela signifie que le salaire minimum devra désormais atteindre 32,97 $ de l’heure. Cette mesure vise à aligner les salaires des travailleurs temporaires sur les attentes du marché du travail local.
Cette augmentation salariale s’accompagne d’un renforcement des inspections et des contrôles des conditions de travail pour garantir que les offres d’emploi respectent les normes exigées. Ces contrôles ont pour objectif de prévenir l’exploitation des travailleurs étrangers et d’assurer des conditions de travail équitables et transparentes pour tous.
Cependant, ces mesures imposent de nouveaux défis aux employeurs, tant au Québec que dans l’ensemble du Canada, où de nombreuses entreprises dépendent de la main-d’œuvre étrangère pour combler des postes dans des secteurs névralgiques de l’économie. Les nouvelles réglementations rendent le programme des postes à haut salaire pratiquement inatteignable. Avec les autres mesures en cours, de nombreuses entreprises devront se séparer d’une partie de leurs travailleurs étrangers temporaires, faute de pouvoir respecter les nouvelles conditions.
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) avance qu’avec ce nouveau seuil salarial, jusqu’à 70 % des travailleurs étrangers temporaires seront désormais classés comme à « bas salaire ». Le changement créera un déséquilibre majeur sur le marché du travail, et certaines entreprises pourraient être contraintes de mettre la clé sous la porte, selon le CPQ dans un communiqué officiel. Cette situation risque de fragiliser encore davantage les employeurs, qui se retrouvent dans une impasse face à ces exigences croissantes.
En réponse à ces modifications, le ministre Randy Boissonnault a déclaré que l’objectif est de trouver un équilibre entre la protection des droits des travailleurs et la stabilité économique des entreprises locales. Il soutient que ces mesures permettront non seulement d’améliorer les conditions des travailleurs étrangers temporaires, mais aussi de favoriser l’embauche de Canadiens, en particulier de jeunes et de groupes sous-représentés comme les Autochtones, les femmes, et les personnes en situation de handicap.
Nous sommes en désaccord avec cette approche.
Bien que nous reconnaissions l’importance de protéger les droits des travailleurs, ces nouvelles mesures mettent une pression excessive sur les PME qui luttent déjà pour survivre. En augmentant considérablement le seuil salarial au Québec et dans tout le Canada, le gouvernement rend l’accès au programme des travailleurs étrangers temporaires presque impossible pour de nombreuses entreprises qui dépendent de cette main-d’œuvre pour opérer. Cette politique risque de provoquer des fermetures d’entreprises et de mettre en péril des emplois locaux qui dépendent indirectement de la main-d’œuvre étrangère.
Le gouvernement se trompe de cible. Plutôt que de bloquer l’accès aux travailleurs étrangers, il devrait viser à améliorer la transparence et l’efficacité du programme, tout en maintenant un soutien aux employeurs qui sont le cœur de notre économie. En imposant des restrictions de plus en plus sévères, le gouvernement asphyxie les entreprises et les PME, celles-là mêmes qui ont survécu grâce aux milliards injectés durant la pandémie. Bloquer l’arrivée de ces travailleurs essentiels, qui ne représentent qu’une infime partie de l’immigration totale au Canada, n’est pas la solution. Il est temps de réviser ces politiques de manière urgente, avant que des fermetures permanentes ne deviennent inévitables.
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