Nouvelles internationales 23 septembre 2024

Québec et sa relation avec les travailleurs étrangers temporaires : Une approche différente au Canada

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Une enquête récente d’Angus Reid a révélé que le Québec montre une plus grande réceptivité envers les travailleurs étrangers temporaires par rapport aux autres provinces, mettant en avant leur contribution positive tant sur le plan économique que social. Tandis que dans d’autres régions, on perçoit du scepticisme, le Québec semble valoriser le rôle fondamental de ces travailleurs dans son développement. Dans les mois à venir, il sera crucial d’observer comment les nouvelles mesures fédérales et provinciales influencent l’intégration de ces travailleurs et les bénéfices qu’ils apportent à la province.

Une plus grande acceptation au Québec

Selon l’enquête, 44 % des Québécois estiment que le nombre de travailleurs étrangers temporaires (TET) dans le pays est insuffisant ou à peine suffisant. Ce chiffre contraste fortement avec l’Ontario (23 %) et l’Alberta (19 %), où une plus grande proportion de la population considère qu’il y a déjà trop de travailleurs étrangers temporaires. De plus, seulement 42 % des Québécois estiment qu’il y a trop de TET, un chiffre beaucoup plus bas qu’en Ontario (61 %) ou en Alberta (65 %).

Cette différence dans la perception peut être due, en partie, au contexte économique du Québec, où le taux de chômage est bas et la demande de travailleurs est élevée. Les Québécois semblent être plus conscients de la nécessité de ces travailleurs pour occuper des emplois que les locaux ne sont pas disposés à occuper.

Impact économique et social

64 % des Québécois estiment que les TET sont bénéfiques pour l’économie canadienne, une vision beaucoup plus positive que celle des Ontariens (35 %) et des habitants de l’Alberta (30 %). De plus, 80 % de la population au Québec s’accorde à dire que ces travailleurs occupent des emplois que les Canadiens ne souhaitent pas, contre 54 % en Ontario.

Daye Diallo, vice-présidente des Politiques du Conseil des employeurs du Québec, souligne que le débat sur l’immigration a été plus profond et constant au Québec que dans d’autres régions du Canada. Cela a permis aux Québécois de mieux connaître la présence des TET et leur impact dans des secteurs clés comme l’industrie, la santé et l’éducation.

Réforme du programme de travailleurs étrangers temporaires

Malgré la perception généralement positive, le soutien à offrir un chemin vers la citoyenneté pour les TET reste faible dans tout le pays, avec seulement 36 % d’approbation, tant au Québec que dans le reste du Canada.

En termes de réformes, le gouvernement du Québec a mis en œuvre des changements récents qui affectent directement les TET. Par exemple, une moratoire de six mois a été annoncée à Montréal pour les emplois de bas salaire dans certains secteurs. Au niveau fédéral, les nouvelles normes, qui entreront en vigueur le 26 septembre, incluent un gel des recrutements de TET dans les zones urbaines avec un taux de chômage supérieur à 6 %, ainsi qu’une réduction du pourcentage maximal de ces travailleurs dans le personnel d’une entreprise de 20 % à 10 %.

L’enquête d’Angus Reid montre que le Québec a une perception plus positive des travailleurs étrangers temporaires par rapport aux autres provinces canadiennes. La combinaison d’une forte demande de main-d’œuvre et d’un débat plus approfondi sur l’immigration a généré un environnement plus réceptif au Québec. Cependant, les réformes récentes soulignent la nécessité d’ajuster le programme pour équilibrer les opportunités pour les travailleurs locaux et les TET.